ALMIRAPHEL |
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ALMIRAPHEL |
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Depuis 2001, le poète argentin Bernardo Schiavetta publie régulièrement aussi bien
dans ce site que sur papier (surtout en revues et dans des volumes collectifs), les versions
successives de l’Almiraphel, un work in progress qui parle de Babel en langue babélienne.
L’œuvre est une longue version multilingue (un collage de citations en plus de 60 langues) de
son ancien poème “Prosopopeïa” (publié dans son livre Diálogo, Valencia: Prometeo, 1983).
À l’instar de “Prosopopeïa”, l’Almiraphel est la glose (c’est-à-dire une «glose espagnole»,
forme fixe poétique) d’un vers de la Divine Comédie (Inferno, XXXI, 67) : Raphél maý
améch zabí almí. Selon Dante, cette phrase ne peut avoir aucun sens pour nous ; elle est
prononcée par le constructeur de la Tour de Babel, le géant Nemrod, condamné en Enfer à
parler une langue que personne ne peut comprendre. La langue babélienne imaginaire de
Schiavetta est un collage de plus de cent citations rigoureusement référencées, réalisé par un
hétéronyme (l’auteur idéal du poème), un philologue polyglotte. Une traductrice hétéronyme,
(la lectrice idéale du poème), également hyperpolyglotte, est l’auteure de traductions de
l’Almiraphèl en français et en espagnol ; dans l’histoire imaginaire de l’Almiraphel, elle
propose l’interpolation de nombreuses citations nouvelles, et devient la co-auteure du poème.
Les biographies imaginaires des deux hétéronymes ont été publiées en prose, d’abord en
espagnol (2005), et ensuite en français sous forme d’un essai-fiction « Aspects numériques de
l’Almiraphel » (2006), suivie de ce qui reste jusqu’à ce jour la version la plus longue du
poème et la mieux référencée (les sources bibliographiques de lignes-citations sont données
en vis-à-vis des strophes) . Ce site électronique contient les archives du projet et des diverses
versions babéliennes du poème, accompagnées des traductions en français et en espagnol. Il
contient aussi des notes bibliographiques et des articles critiques sur le poème. De surcroît, on
peut trouver dans ce site deux autres traductions du poème : l’une en anglais (par Ian Monk)
et l’autre en allemand (por Astrid Bernhard-Poier); toutes deux sont des traductions de la
version babélienne publiée dans Le Goût de la forme en littérature, Colloque de Cerisy (Paris,
Noésis 2004). Il est important de préciser que l’Almiraphèl n’est pas un poème en vers libres,
mais un prosimetrum ménippéen: un mélange de fragments de prose y de vers de toute
espèce, panachage ironique dont les changements abrupts de style sont propres au genre
littéraire de la satire ménipéenne moderne (comme The Waste Land de Eliot ou les Cantos de
Pound). La publication en livre de la version définitive de l’Almiraphel (le poème
accompagné de sa traduction en espagnol et de son histoire imaginaire en prose) a été
annoncée par Schiavetta dans la préface à sa récente anthologie personnelle, Antes de los
apócrifos (Buenos Aires, Audisea, 2018). |
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ALMIRAPHEL |
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From 2001 onwards Bernardo Schiavetta has published different printed and online
versions of his work in progress, Almiraphel, a multilingual text on Babel. It is a patchwork or
cento of quotations in more than sixty languages, a piece of procedural poetry which rewrites
a previous poem of the author, namely “Prosopopeïa” (1983), a commentary in verse (the
Spanish poetic form named “glosa”) on a quotation of the Divine Comedy (Inferno, XXXI,
67): Raphél maý améch zabí almí. Those five senseless words, coined by Dante, are a sample
of the imaginary language of the giant Nimrod, the builder of the Tower of Babel. Nimrod’s
punishment in Hell is an eternal lack of comprehension: he can neither understand nor be
understood. Schiavetta’s imaginary Babelic language is a collage of over a hundred
quotations pieced together by a hyperpolyglot, a fictional author (heteronym). The first
French and Spanish versions of the poem had been translated by another heteronym, a woman
hyperpolyglot, the imaginary translator. She proposes the interpolation of new multilingual
quotations and becomes the co-author of the poem. The fictional biography of both
heteronyms has been published as prose “essays” in French and Spanish. It must be stressed
that Almiraphel is not a piece of free verse but a menippean prosimetrum, a commixture of all
kinds of verses and of prose fragments: the modern menippean satire in the ironical style of
Eliot’s The Waste Land and Pound’s Cantos. The forthcoming publication of Almiraphel as a
book (the final version), has been announced by Schiavetta in the prologue to his recent
personal anthology, Antes de los apócrifos (Buenos Aires, Audisea, 2018).. |
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